Nimâ Machouf, membre d'une association de femmes iraniennes de Montréal, affirme que des membres de leurs familles en Iran vivent «d'une bombe à l'autre».
L'épidémiologiste et ancienne candidate du Nouveau parti démocratique (NPD) craint que les frappes n'entraînent davantage de violence et ne nuisent aux personnes qui luttent pour se libérer du régime répressif iranien.
«Je suis très inquiète, car cela ne fera qu'accélérer la violence dans la région. Cela ne fera qu'aggraver le problème et nous éloignera encore plus de la paix», a-t-elle déploré en entrevue.
Selon Mme Machouf, les attaques d'autres pays signifient que le peuple iranien «n'est protégé ni par son gouvernement, ni par les autres, ni par la communauté internationale».
«Les gens se sentent donc abandonnés par tous, partout.»
Le premier ministre Mark Carney a écrit sur les réseaux sociaux que l'intervention militaire américaine visait à atténuer la «grave menace» que représente le programme nucléaire iranien pour la sécurité internationale. «Le Canada a toujours clairement indiqué que l'Iran ne sera jamais autorisé à développer l'arme nucléaire», a-t-il réaffirmé.
Il a souligné que la situation au Moyen-Orient est «extrêmement instable» et a invité les parties à retourner à la table des négociations et à trouver une solution diplomatique.
De son côté, le président par intérim du Centre consultatif des relations juives et israéliennes, Noah Shack, a qualifié le programme nucléaire iranien de «grave danger pour la paix et la sécurité mondiales».
Il a soutenu que «l'élimination de cette menace est une étape essentielle vers un Moyen-Orient plus sûr et un monde plus pacifique» et a exhorté le gouvernement canadien à faire preuve de fermeté face à l'Iran.
Kaveh Shahrooz, avocat et chercheur principal à l'Institut Macdonald-Laurier, a quant à lui affirmé que de nombreux Iraniens s'inquiètent de l'impact que la décision des États-Unis de se joindre à la guerre d'Israël contre l'Iran pourrait avoir sur leurs citoyens.
«L'inquiétude est grande, tout simplement parce qu'il y a beaucoup d'inconnues», a-t-il soutenu.
M. Shahrooz a dénoncé le fait que le régime iranien n'offre pratiquement aucune protection à ses propres citoyens, que ce soit par des sirènes d'alerte aérienne ou des abris, et que l'accès à internet a été coupé.
«Nous craignons donc beaucoup ce que nous découvrirons une fois la connexion internet rétablie et que nous pourrons à nouveau parler à nos familles», a-t-il dit.
M. Shahrooz a ajouté que les sentiments au sein de la diaspora iranienne du Canada varient, allant de la colère face aux frappes au soutien aux actions américaines.
«Parmi ceux qui ne soutiennent pas le régime iranien, certains applaudissent et estiment que cela était attendu depuis longtemps. Ils sont heureux de voir le programme nucléaire du régime iranien effectivement démantelé et de voir ce régime humilié.»
Mme Machouf considère que toute suggestion selon laquelle Israël «libérerait» le peuple iranien est une «mascarade». À son avis, le changement de régime doit venir de l'intérieur.
Pour Gur Tsabar, porte-parole de l'association «Les Juifs disent non au génocide», les récentes actions israéliennes et américaines en Iran sont «plus qu'inquiétantes».