Le document déposé jeudi provient d'Alvarez & Marsal Canada, un contrôleur judiciaire nommé pour aider La Baie à se protéger contre ses créanciers.

Le document indique que les propriétaires représentant 23 baux sur un groupe de 25 acquis par Ruby Liu n'approuveront pas le plan et «s'opposeront à toute cession forcée future».

La Baie et un porte-parole de Mme Liu ont refusé de commenter.

Mme Liu a attiré l'attention le mois dernier lorsque La Baie d'Hudson a annoncé l'avoir choisie pour acquérir jusqu'à 28 baux pour le détaillant et ses enseignes sœurs Saks en Alberta, en Colombie-Britannique et en Ontario.

Trois de ces baux se trouvaient dans des centres commerciaux britanno-colombiens appartenant à Mme Liu : Tsawwassen Mills, le centre commercial Mayfair et le centre commercial Woodgrove. Des documents judiciaires indiquent que la femme d'affaires paiera 2 millions $ pour chacun de ces baux.

 

La Baie demandera lundi à un tribunal d'approuver cette entente, mais n'a pas encore présenté l'accord global de 25 baux au juge Peter Osborne, car elle s'efforce d'obtenir l'adhésion des propriétaires.

Des documents judiciaires déposés plus tôt cette semaine ont révélé que les propriétaires avaient des «préoccupations» concernant le projet, sans toutefois préciser lesquelles.

Mme Liu souhaite utiliser ces propriétés pour ouvrir une chaîne de grands magasins modernisés qu'elle nommera elle-même. Elle a déclaré à La Presse Canadienne qu'ils vendront du maquillage, des bijoux et des vêtements, mais qu'ils comprendront également des aires de jeux pour enfants, des salles à manger et des espaces de divertissement.

On ignore si les baux de la Baie permettent une telle activité. Dans le cas contraire, les propriétaires devront accepter des modifications pour qu'elle puisse concrétiser sa vision.

Alvarez & Marsal affirme que Mme Liu et ses avocats s'efforcent de fournir aux propriétaires de plus amples informations sur l'utilisation qu'elle souhaite faire de ces espaces.

En vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies, La Baie peut demander à un tribunal de céder ses baux à Mme Liu, même si les propriétaires refusent d'accepter.

Pour décider de rendre ou non l'ordonnance, la loi stipule que le tribunal doit évaluer si le contrôleur désigné accepte la cession et si Mme Liu serait en mesure de remplir les obligations des baux et serait «apte» à céder les contrats.

Outre les transactions avec Mme Liu, le dossier d'Alvarez & Marsal révèle que La Baie a cherché activement des preneurs pour ses autres baux.

Le contrôleur indique qu'une partie, dont le nom n'a pas été révélé, est intéressée par jusqu'à huit baux en Ontario, en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba.

Elle est également sur le point de conclure une entente avec un propriétaire anonyme qui souhaite acquérir l'un de ses propres baux pour 250 000 $.

La Baie avait une autre transaction en préparation, mais Alvarez & Marsal avance qu'elle a échoué après qu'une société anonyme a refusé de corriger les erreurs dans l'accord et s'est ensuite retirée de l'achat.

Cette campagne de cession de baux survient quelques mois après que La Baie d'Hudson, la plus ancienne entreprise du Canada, se soit placée sous la protection de ses créanciers en mars, incapable de faire face à une dette croissante. Elle a finalement vendu son nom et ses marques de commerce à la Société Canadian Tire pour 30 millions $ et a procédé à la liquidation de tous ses magasins, qui ont fermé leurs portes fin mai.

Selon Alvarez & Marsal, la vente de marchandises appartenant à La Baie a rapporté 349,3 millions $ au détaillant. 

Le contrôleur indique que les ventes ont été supérieures aux prévisions, mais compensées par un nombre plus élevé d'échanges de cartes-cadeaux que prévu et un intérêt moindre pour le mobilier, les installations et l'équipement.