Les procédures judiciaires se sont poursuivies mercredi matin devant la Cour supérieure, au palais de justice de Montréal.
Les avocats de la Clinique juridique itinérante ont plaidé que le démantèlement causerait un préjudice sérieux aux campeurs et qu'on ne peut pas démanteler un campement lorsque les refuges débordent. Ils ont notamment réclamé de reporter l'échéance du démantèlement à 10 jours afin de laisser du temps aux campeurs de se réorganiser.
La Clinique juridique itinérante n'a pas souhaité faire d'autres commentaires à Noovo Info durant les procédures judiciaires.
Du côté de la Ville de Montréal et du ministère québécois des Transports, les avocats ont plutôt évoqué les enjeux de sécurité liés à ce campement, comme l'accumulation de structures à caractère permanent, l'augmentation des tentes ainsi que la fréquence des interventions policières et des pompiers. Ils ont dit qu'ils ne veulent pas interdire les campements en ville, mais seulement déplacer les tentes dans des secteurs ciblés.
«On ne peut pas faire d'un endroit public sa résidence et vivre en établissement des petits villages», a notamment affirmé l'un des avocats au tribunal mercredi matin.
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À une question du juge concernant le démantèlement du campement, l'un des avocats a répondu: «On va régler le problème et si on donne 10 jours supplémentaires, c'est assumé un risque.»
«Mais, est-ce que le risque va disparaître si on démantèle?», a rétorqué le juge lors de l'audience mercredi matin.
Le juge a pris l'affaire en délibéré et rendra sa décision à une date ultérieure.
«Ils ont le droit de vivre»
Sur place, la question du démantèlement divise. Certains en ont assez, alors que d'autres sont contre la pratique.
«Les sans-abris ont le droit de vivre comme nous», a lancé Patricia Durand à Noovo Info. «La mairesse ne donne pas assez d'appartements pour eux autres. Ça me fait beaucoup de peine.»
«On sait qu'il n'y a pas de place et ils couchent dans la rue», a dit Jacques Déry. «La semaine passée, deux étaient couchés à terre et on a été obligé d'appeler la police. À la place de les expulser, ils vont revenir et ça va encore recommencer.»