« S’il y a le moindre doute dans le dossier (de l’accusation), vous devez jeter tout cela » et déclarer Harvey Weinstein, 73 ans, non coupable d’agressions sexuelles sur l’ancienne assistante de production Mimi Haley et l’ex-mannequin Kaja Sokola en 2006, et de viol sur l’aspirante actrice Jessica Mann en 2013, a lancé l’avocat Arthur Aidala, au début de sa plaidoirie mardi en matinée.
Les procureurs auront ensuite à leur tour la parole pour clore leur démonstration, puis le juge Curtis Farber donnera ses instructions aux jurés, dont les délibérations pourraient commencer mardi ou mercredi.
Harvey Weinstein, dont la chute a entraîné en 2017 le début de la vague mondiale #MeToo, comparaît à nouveau depuis le 15 avril à New York après l’annulation retentissante de sa condamnation en 2024 à 23 ans de prison pour l’agression sexuelle de Mimi Haley, et le viol de Jessica Mann. Le procès a aussi porté sur une nouvelle inculpation pour une agression sexuelle de Kaja Sokola.
Harvey Weinstein a toujours plaidé non coupable. Son avocat a réitéré mardi que toutes les relations sexuelles étaient consenties, et que les victimes présumées, qui ont toutes témoigné lors de ce nouveau procès, mentaient. « Ce sont des femmes qui ont eu leurs rêves brisés (...) Voilà les femmes qu’ils vous demandent de croire », a lancé Arthur Aidala.
« Je me fais violer »
Première accusatrice à témoigner dans ce procès, Miriam Haley avait réitéré avoir été « violée » par Harvey Weinstein, se remémorant ce jour de juillet 2006 où elle a accepté une invitation dans son appartement new-yorkais, tandis qu’elle était une jeune assistante de production en quête de travail.
« Je me suis dit: "Je me fais violer, voilà c’est comme ça" », a-t-elle témoigné devant la cour.
Kaja Sokola accuse, elle, Harvey Weinstein de l’avoir agressée quand elle avait 16 et 19 ans. Devant le tribunal, elle a dit avoir rencontré Harvey Weinstein pour la première fois lors d’un dîner avec d’autres mannequins dans un restaurant de Manhattan en 2002, lors de son premier voyage en solitaire à New York.
« Je me suis sentie très spéciale » quand le tout puissant producteur de l’époque, de 40 ans son aîné, l’a approchée, alors qu’elle rêvait d’une carrière dans le cinéma. Harvey Weinstein l’invite à déjeuner, mais il l’emmène finalement dans un appartement de Manhattan où, selon elle, il l’a agressée sexuellement.
Kaja Sokola le revoit en 2006, lors d’un déjeuner où sa sœur Ewa est aussi présente, parce qu’elle veut la convaincre qu’elle connaît des gens dans le cinéma et peut y faire carrière.
Selon elle, Harvey Weinstein aurait prétexté de vouloir lui faire lire un script pour l’attirer dans une chambre d’hôtel de Manhattan où il l’a poussée sur le lit pour l’immobiliser, avant de lui imposer un rapport sexuel.
« Était-ce consenti? », avait demandé la procureure lors d’une audience début mai. « Pas du tout », avait répondu Kaja Sokola: « Je lui ai dit d’arrêter (...), mais il ne m’a pas écoutée ».