Depuis l’élection du gouvernement Legault, les subventions aux entreprises ont représenté, en moyenne, l’équivalent de 58,9 % de l’impôt des entreprises, selon une note de l’IEDM publiée jeudi. La moyenne exclut l’année pandémique de 2020, où les revenus fiscaux étaient anormalement bas et l’aide gouvernementale exceptionnellement élevée.

«Le gouvernement vient récolter des impôts très élevés sur les entreprises qui réussissent au Québec, a déploré l’économiste de l’IEDM, Emmanuelle Faubert, en entrevue. Après ça, il va donner une grosse partie de cet argent-là à d'autres entreprises, qui ont de la difficulté à rester à flot. Donc, essentiellement, il vient déshabiller Pierre pour habiller Paul.»

L’organisme de réflexion associé à la droite économique propose de mettre fin aux subventions aux entreprises afin de réduire le taux d’imposition des entreprises, à coût neutre pour les finances publiques. «Le gouvernement n'est pas dans la meilleure position pour déterminer quels sont les secteurs qui sont avantageux pour la croissance du Québec», a avancé Mme Faubert.

En mettant fin aux subventions, l’IEDM estime que Québec pourrait utiliser l’argent économisé pour abaisser le taux d’impôt général des entreprises de 11,5 % à 4,75 %.

La politique économique du gouvernement Legault a été critiquée récemment dans la foulée des déboires médiatisés du fabricant de batteries suédois Northvolt et du constructeur d’autobus scolaires électriques Lion Électrique.

À plus d’une reprise, le premier ministre, François Legault, a argumenté qu’il fallait plutôt regarder la moyenne au bâton. L’important serait de juger l’ensemble des résultats, selon lui.

 

«On ne peut pas juste regarder les dossiers qui vont mal, avait répondu M. Legault en entrevue à Radio-Canada le 9 juin dernier. En affaire, il faut prendre plus de risques si on veut avoir de meilleurs résultats. Puis, le prix à payer, c'est que, parfois, on a des échecs.»

Le premier ministre avait affirmé que sa politique donne des résultats. «L’économie du Québec a mieux performé que l'économie de l'Ontario et du reste du Canada sur tous les indicateurs: PIB par habitant, salaire moyen, revenus disponibles par habitant, taux de chômage. Ça ne s’est jamais vu que le Québec, comme on a fait depuis six ans, batte l’Ontario, puis le reste du Canada.»

Pour sa part, l’IEDM met en doute que l’interventionnisme économique a porté ses fruits. L’organisme a souligné que le gouvernement a perdu 515 millions $ en 2024 en raison d’investissements qui ont mal tourné, en se référant au plus récent budget du Québec.

«En faisant toutes ces subventions-là, le gouvernement a créé un système très précaire d'entreprises qui dépendent de subventions pour être à flot, a dénoncé Mme Faubert. Nous, on propose, tout simplement, d'éliminer les subventions et de réduire l'impôt sur les sociétés, ce qui permettrait de créer un environnement commercial attrayant pour les entreprises qui ne dépendent pas des subventions.»