C'est ce que démontre un sondage mené par Burson pour le compte de Royal LePage.

Le sondage révèle que près d’un locataire sur trois au Québec (31 %) a envisagé cette année d’acheter une propriété au lieu de louer.

Pourquoi ont-ils fini par louer au lieu d'acheter? Selon le sondage,  37 % des Québécois disent attendre que les prix des propriétés diminuent, 27 % espèrent une baisse plus significative des taux d’intérêt et 27 % mentionnent que la location leur permet d’épargner en vue d’amasser une mise de fonds et 20 % citent un emploi trop précaire. Les répondants pouvaient sélectionner plusieurs réponses. 

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«Le désir de devenir propriétaire demeure très fort chez les locataires québécois. [...] C’est la preuve que l’objectif d’accéder à la propriété reste bien ancré, malgré les obstacles. Pour ceux et celles qui n’en sont pas encore là, je dis : continuez de vous préparer. Chaque pas, que ce soit bâtir son crédit, épargner ou s’informer, rapproche un peu plus du jour où ce projet pourra se réaliser», a souligné dans un communiqué Aline Zafirian, courtière immobilière, Royal LePage Village à Montréal.

Mieux au Québec qu'ailleurs?

Les enjeux d'abordabilité immobilière, alors que le coût de la vie augmente aussi, pèsent lourd sur les locataires de partout au Canada. Selon le sondage publié par Royal LePage, les Québécois s'en tireraient toutefois «légèrement mieux» sur certains plans.

Parmi les constats mis en lumière par le sondage il y a celui où 40% des Québécois affirment qu'ils n’ont pas eu à faire de sacrifice financier ou personnel pour assumer leur loyer. Ce taux est de 30 % à l’échelle nationale.

Pour ceux ayant dû faire des compromis (quand même 60 % des gens), la réduction des dépenses liées à l’épicerie et à l’alimentation se place au premier rang (31 %), suivie d’une diminution des contributions en matière d’épargne (23 %), d’une augmentation de la dette sur la carte de crédit (16 %) et du report ou de la renonciation à des soins médicaux ou dentaires (15 %).

 

Une autre donnée importante qui positionne les locataires québécois de façon légèrement plus favorable que ceux du reste du Canada est celle indiquant que 45% des locataires du Québec se situent dans les tranches de dépenses locatives jugées «soutenables» - 30% ou moins de leur revenu.

«Les Canadiens sont en moyenne plus nombreux à allouer plus de 30 % de leurs revenus nets à leur loyer (52 %), cette proportion baisse à 46 % au Québec. Cette tendance est d’autant plus saisissante lorsque l’on s’attarde à ceux qui déboursent plus de 50 % de leurs revenus à leur loyer qui est le cas pour 15 % des Canadiens, mais seulement 8 % des Québécois», précise le sondage mis de l'avant par Royal LePage.

«Bien que les prix des loyers aient considérablement augmenté partout dans la province ces dernières années, il reste que le Québec demeure un marché plus abordable qu’ailleurs au pays », souligne Mme Zafirian. « On y observe une plus forte proportion de locataires dont le loyer représente une part raisonnable de leur revenu, ce qui témoigne d’un certain équilibre encore présent sur le marché.» 

Si l'accès à la propriété est difficile - surtout en raison de freins financiers à l'achat -, le rêve d'acquérir une propriété demeure présent chez plusieurs locataires au Québec. Selon le sondage diffusé par Royal LePage, 56% des locataires québécois prévoient acheter une propriété un jour, dont  16 % d’ici deux ans et 23% d’ici deux à cinq ans.

Une pression moins lourde sur le marché locatif?

Royal LePage affirme s'attendre à ce que le marché locatif - dont celui du Québec - vive une transformation. Celle-ci serait d'ailleurs déjà entamée.

«Dans la conjoncture économique et le ralentissement de l’activité sur le marché de la revente des copropriétés, les promoteurs immobiliers sont confrontés à une pression accrue pour rentabiliser leurs chantiers», explique Mme Zafirian qui ajoute que de nombreux projets résidentiels sont actuellement forcés de se réorienter vers le locatif.

«On peut donc s’attendre à une augmentation notable de l’offre au cours des prochaines années, notamment dans les grands centres urbains. Pour les propriétaires, cela signifie qu’il faudra se démarquer davantage par la qualité des unités, les services inclus ou encore la souplesse des conditions. Les locataires pourraient ainsi voir leur pouvoir de négociation accru», a-t-elle souligné.

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Mme Zafirian croit toutefois que même si le marché locatif évolue et que les locataires pouvaient bénéficier d’un meilleur pouvoir de négociation à court terme, «pour plusieurs ménages, l’achat d’une propriété reste l’un des meilleurs moyens de bâtir de la valeur à long terme et de sécuriser son avenir financier.» 

Royal LePage confirme également que les locataires du Québec sont nombreux (40 %) à réclamer des mesures concrètes pour améliorer l’abordabilité du logement.

«Lorsqu’interrogées sur les politiques qu’ils jugent les plus efficaces, trois priorités ressortent nettement : construire davantage de logements abordables (58 %), renforcer les protections contre les évictions et les hausses abusives de loyer (53 %) et encadrer plus strictement les hausses de loyers (39 %)», explique-t-on. 

Méthodologie du sondage : Burson a utilisé le panel en ligne Leger Opinion pour interroger 1 854 locataires canadiens âgés de 18 ans et plus entre le 2 et le 9 juin 2025.. Un échantillon supplémentaire important a été recueilli au Québec (n = 878) ainsi que dans neuf grandes villes du Canada. Aucune marge d'erreur ne peut être associée àun panel Web.